jeudi 20 mars 2008

Doublage versus sous-titre

J’en parle avec quelques jours de retard, mais cette nouvelle mérite d’être relevée. Deux députés du parlement de la Communauté française, André du Bus (cdH) et de Léon Walry (PS), ont déposé le 12 mars dernier une proposition de résolution visant à généraliser le sous-titrage des interventions en flamand et en allemand des personnes interviewées dans les journaux télévisés ou dans les magazines d'information de la RTBF.

Comme je ne suis pas Cassandre, je ne sais pas si le fait de sous-titrer les interventions des élus néerlandophones aura un impact sur l’apprentissage du néerlandais dans notre petite communauté francophone. Surtout que je suis malheureusement forcée de constater que beaucoup de gens de mon entourage préfèrent regarder les films ou autres types de production en version française. Dans le meilleur des cas, parce que le sous-titrage les oblige à porter des lunettes pour regarder le petit écran. Dans le pire des cas, c’est par paresse. Et entre les deux, il y a ceux qui préfèrent les voix françaises par nostalgie. Ce sont les voix qu’ils ont entendues étant petit en visionnant pour la première fois le film et ils aiment les retrouver 15 ans après.

Pour ma part, je suis heureuse d’avoir des versions originales. Par exemple, j’ai réussi à perfectionner mon anglais en regardant Desperate Housewife ou Sex and the city en anglais sous-titré français (il y a pire comme cours de langue). Je le connaissais avant, mais le fait d’entendre régulièrement des expressions très parlées m’a permis de mieux les intégrer et de les réutiliser facilement par la suite.

C’est un peu dommage que l’administrateur délégué de la RTBF n’ait pas pris les devants en proposant les sous-titres pour les voix néerlandophones et germanophones sans attendre d’y être contraint. Il me semble en avoir déjà aperçus mais depuis lors, je ne les ai plus revus. Est-ce que certaines initiatives personnelles auraient été réprimandées ?

mercredi 19 mars 2008

Doc's en stock


La question de la diffusion des documentaires est très souvent mise sur le tapis quand on parle de productions belges. Sans doute parce que le nombre de spectateurs attirés par ce genre de films n'est pas assez nombreux et que les télévisions et les salles de cinéma en déduisent que diffuser ce type de production est trop risqué.

Pourtant les nouvelles formes de diffusion prouvent que le documentaire trouve son public quand il est suffisamment bien renseigné. Je ne citerai que des gens comme Michael Moore (même s’il ne fait pas l’unanimité) ou, beaucoup moins connu mais plus récent, Hugues Lanneau dont le film Modus Operandi est actuellement en salle. Ces deux réalisateurs ont eu accès au grand écran et le premier a connu un succés certain.

Ce matin, j'ai eu l'opportunité d'interviewer Kathleen de Béthune, directrice du CBA (atelier de production à Bruxelles) qui me parlait de leur plate-forme internet (tenue en collaboration avec le WIP), plate-forme où sont accessibles près de 800 films en streaming. Bien entendu, seuls les professionnels (festivals, télévisions, presse, location, etc.) y ont accès, mais si ces derniers peuvent visionner directement les films sur la toile, cela permet d'accélérer grandement la vitesse de distribution et d’être à la page quand un documentaire aborde une problématique liée à l’actualité (et est donc succeptible d'attirer plus de spectateurs devant leur petit écran ou dans les cinémas).

Autre exemple, DVDOC.BE. Le site est tenu par quelques boîtes de production désireuses de vendre les films pour la somme relativement démocratique de 12€ par DVD.

Sans compter le fait que ce modèle pousse également à la pluralité des documentaires. On trouvera des sujets de plus en plus varié tantôt avec des esthétiques très lèchées, tantôt réalisé avec des moyens techniques moins importants. Les durées pourront varier entre 3... et 90 minutes. Une évolution qui me laisse présager plutôt de bonnes choses.

mercredi 12 mars 2008

Bruxelles, ma belle

Pourquoi avons-nous systèmatiquement besoin de classer les choses ? En lisant, une dépêche AFP repise sur le site de La Libre, j’ai été informée que Bruxelles était la capitale la plus ennuyeuse de l’Europe, tandis que Londres était la plus sale et Paris, la plus indiquée pour le shopping et la gastronomie.

Pourtant, je peux vous assurer que je me suis à nombreuses reprises franchement bien éclatée dans la capitale de notre petite Belgique. Ceux qui ont mené cette étude n’ont pas certainement été dans les mêmes endroits que moi.

Et puis qu’est-ce que cela veux dire "la plus ennuyeuse" ? Est-ce que l’on peut résumer une ville aux divertissements mis en place pour les touristes ? Et ces qualificatifs? Ennuyeuse, sale, bonne pour le shopping… Je me demande si les chercheurs qui dressent ces classements ont conscience qu’une ville ne se résume pas à quelques rues, magasins ou attractions touristiques.

Enfin, cette classification. C’est comme on classait les enfants d’une famille. Moi, je suis la plus drôle, le second, c’est le sportif, le troisième, le voyageur, l’aîné, c’est le bosseur, et la dernière, c’est celle qui aime faire des expériences ?

Bref, ça m’énerve…

lundi 10 mars 2008

Pourquoi je n’aime pas Facebook et consorts

J’ai passé le week-end chez une amie qui m’est vraiment très chère et que je vois… trois fois par an. De même, il y a pas mal de personnes auxquelles je suis très attachées et que je vois très peu. Ce n’est pas forcément un choix. Mais travaillant à temps plein, si je veux continuer à pratiquer un sport, faire de la musique, écrire et lire, c’est clair que j’ai un peu du mal à mener une vie sociale très fournie. D’autant plus que mon entourage m’est cher et que j’ai besoin de passer du temps avec l’homme que j’aime (et que j’ai épousé par ailleurs), avec ma famille proche (qui est déjà bien nombreuse) et avec quelques amis dont je ne peux me passer (les miens et ceux de mon époux).

Bref… malheureusement, j’en suis venue à la conclusion que, non, je n’ai pas de la place pour tout le monde dans ma vie. Ça ne m’intéresse donc pas de faire semblant de passer du temps 5 minutes sur MSN avec une personne, histoire de dire que je reste en contact avec elle.

Alors, voilà pourquoi je ne m’inscris pas par principe à des sites comme Facebook où l’on peut soi-disant bénéficier d’une "sociabilité virtuelle". D’ailleurs cette expression, "sociabilité virtuelle", est déjà pour moi une pure antinomie.

Je reconnais que je passe quand même pas mal de temps sur la blogosphère. Je suis même inscrite sur InterMédias. Mais à la différence, c’est que je le fais parce que je prends du plaisir à m’informer et à écrire sur des sujets qui a priori me passionnent.

Bon, d’un autre côté, je dois reconnaître que je suis un peu une ermite et que, souvent, un dictionnaire et un piano suffisent à mon bonheur…

Afghanistan, le choix des femmes

Dans le cadre d'un article que je dois écrire sur la situation du documentaire en Belgique, je suis allée voir un film hier soir. Mais je n'ai pas résisté à l'appel d'écrire sur ce film qui clairement en vaut le détour. D'autant plus que, suite à un concours de circonstance, il n'y avait pas de sous-titres à la projection et pour notre plus grand bonheur, nous avons eu droit à la traduction simultanée de la réalisatrice. Mais j'affirme avec certitude que nous n'avons rien perdu au change.

"L’Afghanistan est aujourd’hui partagé entre l’autorité des moudjahidines qui se sont battus pendant la guerre contre les russes puis les Talibans et l’autorité de démocrates souvent revenus d’exil après la guerre." Hadja Lahbib, journaliste phare de la chaîne publique était présente ce dimanche soir au CC Jacques Franck pour présenter son film Afghanistan, le choix des femmes, un portrait croisé de deux personnalités charismatiques, l’une luttant avec un stylo et l’autre avec une arme. "Il n’y pas qu’aujourd’hui qu’on devrait célébrer la journée de la femme. Nous devrions le faire tous les jours." Et la jeune réalisatrice d’origine algérienne d’évoquer avec un attachement sincère à ce pays les conditions difficiles dans lesquelles ces deux femmes luttent pour reconstruire l'Afghanistan, chacune à leur manière.

L’une a le titre de "Wali". Elle est la gouverneure. En permanence sur le terrain, elle est tantôt présente à l’inauguration d’une nouvelle installation électrique, tantôt en visite de logements précaires improvisés par des familles afghanes revenues d’exil en Iran et ayant tout perdu, tantôt dans ses bureaux écoutant les demandes des uns et les plaintes des autres. Toujours ouverte, elle répond aux doléances avec un aplomb étonnant et un sourire presque ravageur.

L’autre a le titre de "Commandant". Elle est la Commandante Kaftar. Elle vit dans sa vallée où elle règne en monarque au milieu des "barbes grises", ces hommes sages. Elle a sacrifié deux de ses nombreux fils à la guerre et a aujourd’hui le respect de toute sa communauté. Elle résout les querelles entre voisins, répand sa propre justice et gère sa maison d’une main de fer.

Leur quotidien diffère, mais les deux se battent à coup de charisme et obtiennent la reconnaissance de leurs pairs, malgré ou peut-être grâce à leur statut de femme. Elles sont chacune les "mères" de leur communauté respective. En entrant dans leur intimité, Hadja Lahbib réussit à dresser le portrait de ces femmes sans les sacraliser, mais aussi sans les juger. Tantôt poétique de par la beauté de ces images, tantôt drôle par les situations incongrues qu’elles rencontrent, la réalisatrice nous présente un film brillant. Afghanistan, le choix des femmes est une histoire de rencontre, non pas avec deux femmes d’exception, mais avec trois personnalités simplement pleines de conviction et de compassion.

jeudi 6 mars 2008

Illisibles, donc illégales?

Ce matin, La Libre Belgique a mis en Une un sujet pour le moins courageux. "La pub auto ne montre pas tout", un article que je vous encourage vivement à lire. Grosso modo, un chercheur de l’ULg a réalisé une étude qui démontre que les affiches publicitaires pour les voitures ne sont pas conformes à la loi dans le sens où les indications relatives aux émissions de CO² ne sont pas suffisamment lisibles. Autant dire que l’exemple qu’il cite est plutôt explicite. Sur une affiche de 38m² pour la marque Jaguar, les mentions sur le carburant et le CO² sont en caractère de 7 millimètres.

J’entends régulièrement des commentaires à propos des publicités pour les voitures qui se targuent d’être plus écologiques les unes que les autres. Comme si une voiture pouvait être écologique.

Dans ce cas-ci, le chercheur n’en démord pas et est en train de s’attaquer à ce problème (Et oui, c’est un problème. Ces campagnes publicitaires sont à mon sens manipulatrices, elles déforment la réalité et encouragent la consommation automobile à l’heure où il est grand temps de se préoccuper de la santé environnementale de notre planète). Cela dit, La Libre aurait pu faire le choix de traiter cette information (révélée par ailleurs par l’excellent Imagine) comme n'importe quelle autre en mettant cet article dans les pages économie ou société. Après tout, ce journal vit aussi grâce aux financements des annonceurs. Ici, le choix a délibérément de le mettre en Une. Comme quoi, finalement, tous les médias ne sont pas forcément corruptibles.

Maintenant, je ne connais pas le fin fond de l'histoire non plus...

mercredi 5 mars 2008

Recherche désespérément

J’effectue ces derniers temps pas de mal de recherche sur les sphères actives dans l’audiovisuel. En surfant d’un site à l’autre, je m’efforce de voir quels sont les liens proposés par le site en question. Régulièrement, surtout sur les sites officiels, celui de Cinergie ressort.

Pourtant, si ce site a été innovant à une époque, il y a longtemps que cette dernière est révolue. Aujourd’hui, j’ai l’impression de me retrouver face à une page vieillotte où les informations ne sont pas actualisées et souvent pas complètes.

Donc, je pousse mon petit coup de gueule contre ces sites qui se veulent être encore des références, mais qui ne parviennent pas à assurer un niveau acceptable en terme de qualité et de contenu.

Surtout que parallèlement, il y a pas mal de sites qui se lancent dans le même genre de démarches, mais je suis forcée de constater que ce n’est jamais fait de manière satisfaisante. Souvent quelques références y sont mais sans que ce soit approvisionné régulièrement. Or comme "le monde bouge", les acteurs de celui-ci changent et évoluent aussi. Cela dit, si vous avez visité des sites qui tiennent compte du facteur "le monde bouge" et qui tiennent un répertoire un peu valable dans le monde des médias, je suis preneuse…

lundi 3 mars 2008

Famille

J’ai été voir ma grand mère à l’hôpital hier. Elle a été opérée vendredi pour une torsion de l’estomac ou quelque chose comme ça. Aujourd’hui, j’ai entendu mon collègue appeler l’hôpital pour prendre des nouvelles de son grand père à lui.

J’ai la chance d’avoir encore mes quatre grands parents vivants et actifs. Pourtant mes parents sont aussi grand père et grand mère pour ma nièce. Il y a donc quatre générations qui cohabitent. Quatre générations, cela signifie quatre genres d’expérience du monde, quatre visions différentes, quatre façons de pensée, quatre types de préoccupations. Et nous cohabitons. Tant bien que mal avec des rapports parents-enfants pas toujours faciles, et des relations grands parents-petits enfants peut-être un peu plus simples.

La diversité est source de richesse, mais elle est aussi source de divergence et de conflit. Et même quand on essaie de faire en sorte que tout se passe bien, il y a toujours de vieilles histoires qui remontent avec leur lot d’amertume et de rancœur.

La famille est quelque chose de fondamentale pour chacun d’entre nous malgré ce que l’on peut en dire. Aussi j’aimerais aujourd’hui rendre hommage à ceux qui se battent et qui font les efforts nécessaires pour rendre la communication possible. On y gagne toujours quand les situations compliquées se résolvent.