lundi 10 mars 2008

Afghanistan, le choix des femmes

Dans le cadre d'un article que je dois écrire sur la situation du documentaire en Belgique, je suis allée voir un film hier soir. Mais je n'ai pas résisté à l'appel d'écrire sur ce film qui clairement en vaut le détour. D'autant plus que, suite à un concours de circonstance, il n'y avait pas de sous-titres à la projection et pour notre plus grand bonheur, nous avons eu droit à la traduction simultanée de la réalisatrice. Mais j'affirme avec certitude que nous n'avons rien perdu au change.

"L’Afghanistan est aujourd’hui partagé entre l’autorité des moudjahidines qui se sont battus pendant la guerre contre les russes puis les Talibans et l’autorité de démocrates souvent revenus d’exil après la guerre." Hadja Lahbib, journaliste phare de la chaîne publique était présente ce dimanche soir au CC Jacques Franck pour présenter son film Afghanistan, le choix des femmes, un portrait croisé de deux personnalités charismatiques, l’une luttant avec un stylo et l’autre avec une arme. "Il n’y pas qu’aujourd’hui qu’on devrait célébrer la journée de la femme. Nous devrions le faire tous les jours." Et la jeune réalisatrice d’origine algérienne d’évoquer avec un attachement sincère à ce pays les conditions difficiles dans lesquelles ces deux femmes luttent pour reconstruire l'Afghanistan, chacune à leur manière.

L’une a le titre de "Wali". Elle est la gouverneure. En permanence sur le terrain, elle est tantôt présente à l’inauguration d’une nouvelle installation électrique, tantôt en visite de logements précaires improvisés par des familles afghanes revenues d’exil en Iran et ayant tout perdu, tantôt dans ses bureaux écoutant les demandes des uns et les plaintes des autres. Toujours ouverte, elle répond aux doléances avec un aplomb étonnant et un sourire presque ravageur.

L’autre a le titre de "Commandant". Elle est la Commandante Kaftar. Elle vit dans sa vallée où elle règne en monarque au milieu des "barbes grises", ces hommes sages. Elle a sacrifié deux de ses nombreux fils à la guerre et a aujourd’hui le respect de toute sa communauté. Elle résout les querelles entre voisins, répand sa propre justice et gère sa maison d’une main de fer.

Leur quotidien diffère, mais les deux se battent à coup de charisme et obtiennent la reconnaissance de leurs pairs, malgré ou peut-être grâce à leur statut de femme. Elles sont chacune les "mères" de leur communauté respective. En entrant dans leur intimité, Hadja Lahbib réussit à dresser le portrait de ces femmes sans les sacraliser, mais aussi sans les juger. Tantôt poétique de par la beauté de ces images, tantôt drôle par les situations incongrues qu’elles rencontrent, la réalisatrice nous présente un film brillant. Afghanistan, le choix des femmes est une histoire de rencontre, non pas avec deux femmes d’exception, mais avec trois personnalités simplement pleines de conviction et de compassion.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour Virginie,
voilà que,partant du blog de François, je me retrouve sur le tien: enchantée! Je me suis attardée à la lecture de 2 articles, celui sur Facebook et celui-ci.
Pour Facebook,je n'ai pas envie de connaître. Je préfère,comme toi,la vraie communication.
En ce qui concerne cet article-ci, je suis d'autant plus ravie de trouver un résumé critique que je l'ai loupé et que ce sujet et ce pays m'interpellent.
Merci et à de prochaines visites...avant de vraies rencontres!
Bises à X et toi.
Marie