jeudi 20 septembre 2007

Ceux qui ne savent rien faire enseignent

Cette phrase m'est parvenue par un film monté par mes étudiants. C'est exact que ma première mission est d'enseigner et que c'est très confortable. C'est gai de donner cours, d'avoir l'impression qu’on en sait plus que ceux qui sont devant nous. On se sent utile, on a une place préférentielle dans le groupe. Surtout dans mon cas, puisque mes étudiants pour la plupart sont plus âgés que moi.

Ceux qui ne savent rien faire enseignent.

Si ce n'est qu'une rhétorique, une formule facile pour enfoncer les enseignants, elle met au grand jour une situation qui n'est pas des plus heureuses. Il arrive trop souvent que les "enseignants" soient en décalage avec la matière qu'ils enseignent. Je ne parle pas de mathématique ou de français, mais des formations données à des adultes ou des jeunes adultes. Il y a de tels budget alloués par la Région Wallonne ou la Communauté française à la formation qu'il est facile aujourd'hui pour un informaticien peu doué de se retrouver à former des gens (moins fort que lui en informatique) dans des centres de formation professionnelle ou au même au Forem. Idem pour le "jobcaoching". Combien d'entretiens d'embauche ont passé les "accompagnants" dans la recherche d'emploi? Sont-ils vraiment en contact constant avec le monde du travail? Suivent-ils de près l'actualité des entreprises?

Sans compter le fait que dans les hautes écoles, la Communauté française ne fait rien pour encourager ses professeurs à pratiquer leur premier métier (c'est presque le contraire).

Si on enseigne, on se doit de continuer à pratiquer notre art, de rester en contact avec le milieu de la profession en question. Et ceux qui nous encadrent devraient nous y pousser.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Pour les HE c'est même carrément le contraire. Les enseignants qui exercent un cumul doivent le déclarer et s'ils prestent "trop" d'heures, on réduit leur salaire de prof d'autant. "Trop" étant, dans le cas d'un maître-assistant classique dans le supérieur belge, l'équivalent de 4h par semaine. Grandiose. Jusqu'il y a peu, en plus de cette déclaration de cumul, les enseignants devaient passer chaque année devant une commission dite "De Bondt" où ils devaient prouver, documents à l'appui, que leur activité annexe n'empiétait pas sur leurs activités d'enseignement. A la clef s'ils n'étaient pas convaincants, amendes et perte d'emploi. La commission est actuellement suspendue. Je n'ai pas dit supprimée...

Dans les métiers techniques en particulier, il me semble pourtant important, voire vital, que les profs puissent rester en contact avec le milieu professionnel, la production réelle. Leur mettre des bâtons dans les roues, c'est contre-productif. C'est aussi nuire directement à la qualité de leur enseignement. Et en passant, il me semble que la qualité de l'enseignement (en particulier technique) est un problème nettemtn plus urgent que la scission de l'arrondissement BHV ou autres fadaises confédéralistes. Na...