jeudi 6 décembre 2007

Chronique d’un échec annoncé ?

J’ai regardé l’émission "Question à la Une" hier soir. Pour ceux qui ne l’ont pas suivi, deux journalistes de la RTBF ont en fait suivi les coulisses des négociations de la formation du gouvernement jusque lundi dernier, soit pendant 176 jours. Ce qui est plutôt rigolo, c’est que dans un article hier, ces mêmes journalistes racontaient qu’il était temps que ça finisse parce que les longues soirées et les week-ends de négociations devenaient de plus en plus difficiles à vivre, notamment pour leur famille.

Et donc, le reportage. À mon sens, une excellente réalisation. À travers ces images, on se rend compte de la difficulté de tourner constamment sur le vif, pas question de faire trop "mise en scène" ou "scènes pré-mâchées" comme celle que l’on voit dans les JT habituels. Pas que les "scène pré-mâchées" ne soient pas bien, mais en 17 secondes, peu de chances qu’il y ait autre chose que des phrases cinglantes ou des propos bien placés.

Ce que j’ai le plus apprécié évidemment, ce sont les petits moments que l’on coupe normalement pour les JT. Les journalistes ne sachant plus quoi poser comme question après que Francis Delpérée ait déclaré qu’on était face à une « crisette », un moment de solitude mémorable pour le sénateur cdH. Ou mieux, Joëlle Milquet se plaignant de ne pas pouvoir aller conduire ses gosses à la mer alors que les « autres » arrêtent tout pour aller voir le standard…

À souligner également le travail de l’équipe au niveau technique. Je suppose que l’utilisation de micros cravate était indispensable. Quand on voit les images prises de loin, presque volées, on se dit que les cameramen devaient être constamment attentifs à tout ce qui se disait.

Dernier détail et pas des moindres, on sent la méfiance à la fois du CD&V et du MR vis à vis des médias comme celui-là alors qu’au contraire, le cdH apparaît comme un parti ouvert et beaucoup plus humain… On se serait pris d’amitié pour la belle Joëlle ?

2 commentaires:

Unknown a dit…

J'aime vraiment pas la Milquet, tu sais bien, et c'est pas le reportage d'hier qui va changer quoique ce soit. Mais c'est vrai que c'est la seule qui nous montre quelquefois son côté humain, mère au foyer. Habituellement, elle en joue un peu ("vous voyez, votez pour moi, chuis juste une mère au foyer ordinaire"). Là, clairement (elle s'assure qu'il n'y a personne d'autre), elle se plaint réellement. C'est cool, c'est humain.

Ce qui fait peur, c'est "en face" l'attitude d'un Leterme imperméable, pro, parfois énervé mais toujours méfiant. Et d'un Reynders en petit despote potentiel ("moi aussi, moi aussi" jurle-t-il en sautant pour être sur la photo) qui préfère pactiser, ramper et s'imiscer qu'être fidèle à ce qu'il a dit 2 mois auparavant. Et d'apparaître du coup comme celui qui fissure le front francophone. Peut-être seulement par ambition personnelle (on voit bien qu'il apprécie son air hiératique sur la couv' du "Vif" qui le présente comme potentiel Premier). Peut-être aussi un peu par bêtise. J'aime vraiment pas ce type.

A part mon a priori de départ, j'ai vraiment eu l'impression que l'image globale qui se dégageait du reportage, c'était l'attitude ambiguë, malsaine du MR. Je sais pas, je suis peut-être parano... :-)

François a dit…

Si le moment était idéal pour avancer ma grande théorie du complot? Et si Reynders n'avait passé son temps, depuis le 10 juin, qu'à fissurer la famille "démocrate-chrétienne-humaniste-séparatiste"?
Semer la zizanie entre la NV-A, le CD&V et le CDH, les diviser... Pour mieux régner au 16 rue de la loi?
Celui-là qui confiait au coeur de la crise, il y a une semaine ou deux, qu'il était très détendu, qu'il n'avait plus autant vu sa femme depuis longtemps ni été au Standard... Qui n'a donc pas l'air tracassé du naufrage belge...

Pour l'émission, je fais part de mes observations sur mon blog (en gros, je suis très réservé)... Je me demande toujours quel était l'intérêt de cette émission. A part peut-être de montrer les difficultés des conditions de travail des journalistes, ce que je ne nie pas (de toute évidence, la gestion des médias a été problématique tout au long de la crise). Mis à part ça, l'obsession à relater les "minutes des négociations" au sens littéral a contribué aussi, selon moi, au mauvais climat qui a prévalu tout au long... Je ne parle pas d'un déni du droit à l'information, mais d'une information qui informe. Càd qui ne relaie que ce qui vaut la peine d'être relayé, sans se contraindre à un sujet quotidien et souvent vide de sens sur la question. Mais cela s'améliore depuis la démission, acte 2, toujours selon moi :-)