mardi 4 décembre 2007

Pas de relecture ? Pas d'interview

Jean-François Dumont propose dans le mensuel 87 de l’AJP une réflexion autour de la retranscription écrite d’interview. Grosso modo, il aborde la question de la relecture du texte par l’interviewé.

Je travaille pour ma part pour un organe de presse qui dépend d’une structure. Je n’ai aucune obligation d’être objective puisque mon rôle est de défendre les valeurs de l’association. En d’autres termes, je suis très souvent encouragée à faire relire mes retranscriptions par les interviewés. De manière générale, je n’y vois aucun inconvénient puisque, d’une part, je prends beaucoup de précautions lors de la rédaction et, d’autre part, j’ai d’une certaine manière des comptes à rendre à ces personnes. La relecture devient finalement une protection, certes un peu lâche, puisqu’elle me dispense de toute responsabilité par rapport à ma retranscription.

D’un autre côté, je suis parfaitement consciente qu’il est plus facile de modifier des dires en audiovisuel et que le montage radio ou télé peut être bien plus dommageable que des retranscriptions écrites. Or la question ne se pose pas dans le cas de la presse audiovisuelle. Ce qui est complètement paradoxale.

Quand une personne parle, elle transmet bien plus que des mots. Mettre les propos de quelqu’un par écrit permet souvent d’être plus proche du message que l’interviewé voulait faire passer. Contrôler de trop les journalistes de presse écrite reviendrait à les amputer de tout ce qui accompagne ces mots. Il me semble que ce serait d’autant plus dommageable pour tout le monde, les lecteurs et les interviewés. Je ne dis pas qu’il faut accorder une confiance aveugle aux journalistes, mais en tout cas, partir du principe qu’ils vont faire correctement leur travail, parce que c’est ce qu’ils font en général.

(Ça ne se voit pas toujours parce qu’on relève plus facilement les éléments qui ne nous vont pas.)

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